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De novembre 1906 à août 1907, éclatent de grandes grèves à Fougères. Sur les 23 000 habitants que compte la ville, près de 8000 hommes et femmes travaillent dans la chaussure.

 

Nous sommes en octobre 1906. Les ouvriers demandent une augmentation de deux centimes par chaussure fabriquée. L’ensemble du patronat fougerais, bien uni, refuse et décide d’un lock-out (fermeture générale des usines) pour casser la grève et faire plier les mécontents, Les ouvriers décident alors de ne pas reprendre le travail tant que leurs revendications ne seront pas entendues. Ils se mettent en grève dans plus de 30 usines.

Le 27 novembre, un référendum est organisé sur la poursuite ou non de la grève. A 75%, les chaussonniers décident de continuer le mouvement. On les appelle les rouges par opposition aux 25% de jaunes qui retournent travailler, nuisant à la grève. 

Cela va être la misère complète pour certaines familles qui se retrouvent dans un mouvement à durée indéterminée dans un hiver particulièrement rigoureux. Alors un vaste élan de solidarité s'organise, notamment du côté de l'ancienne Bourse du Travail, rue Charles-Malard. Une soupe populaire, dite communiste, est organisée deux fois par jour. La mobilisation ne faiblit pas. Plus de 5000 grévistes se retrouvent régulièrement sous l'ancien marché couvert de la rue Nationale. Le mouvement est relayé par les journaux tant régionaux que nationaux. L'Humanité lance une grande souscription (20000 francs seront récoltés en un mois et demi).

Certaines familles sont contraintes d'envoyer leurs enfants en exode : 500 enfants partent vers Rennes et Paris, Laval, Flers, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire, Nantes, Rouen, pour être accueillis dans les familles des « camarades ».

Le travail reprendra au bout de 103 jours, aboutissant pour les ouvriers à une infime augmentation salariale mais par contre une grande victoire sociale, la reconnaissance de leur syndicat.

Les cartes postales suivantes publiées essentiellement par deux éditeurs - Mabire, aux éditions Varignon à Fougères et G.B. les éditions du Grand Bazar à Rennes - nous montrent les évènements à la manière d’une chronique.

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