La plage de Bon-Secours se trouve sous les remparts de la ville de Saint-Malo. Au début du siècle dernier, alors que florissait la mode du tourisme balnéaire, des « bureaux de bains », simples cabines de bois, s’installèrent sur la plage afin de proposer aux plagistes des cabines et des tentes pour se changer à l’abri des regards indiscrets, mais aussi des sièges et serviettes en location, des ventes de boissons et friandises, et même des bains chauds d’eau de mer ainsi que des douches d’eau douce  à l’intérieur des établissements. 

L’un de ces tenanciers, monsieur René Lesaunier eut même l’idée  de construire sur la plage une piscine de mer submersible à marée haute, en face de son établissement.

​

Il fallait voir le rituel à l’heure du bain. Les touristes arrivaient tous au même moment depuis les villégiatures ou hôtels voisins, par centaines, afin de contempler en famille le spectacle des courageux baigneurs et des belles naïades.

​

Les cartes postales de l’époque ont immortalisé ces moments. On peut apercevoir les cabanes de bains de René Lesaunier, de la veuve Cardinal, de Morin, Gentil, Imbert ou Martel, successeurs. Leurs noms, peints sur les établissements, montrent la concurrence farouche que pouvaient se livrer les uns et les autres.

La libération des mœurs et la démocratisation des activités de plage ont fait que les établissements de bains ont progressivement disparu après la Seconde Guerre mondiale. Seule la piscine est restée, ancrée dans le paysage. Les Malouins la connaissent bien.